TDAH et médication : ce qu’on doit vraiment comprendre
- izabelbinette
- 18 juin
- 3 min de lecture

Selon les conclusions générales issues de méta-analyses et de revues systématiques de grande envergure, les médicaments les plus couramment prescrits pour le TDAH se divisent principalement en deux catégories :
Les stimulants (Ritalin, Biphentin, Concerta, Vyvanse, Adderall). : Cette classe représente la première ligne de traitement utilisée pour la majorité des cas. Ils agissent en augmentant les niveaux de neurotransmetteurs clés, principalement la dopamine et la noradrénaline, dans des régions spécifiques du cerveau. Cette action ciblée améliore la capacité à réguler l'attention, le contrôle des impulsions et le niveau d'activité. Parmi les stimulants, on trouve les dérivés de l'amphétamine (ex: lisdexamfétamine, sels mixtes d'amphétamine) et les dérivés du méthylphénidate.
*On estime que 70 à 80 % des enfants et adolescents atteints de TDAH répondent favorablement à un traitement stimulant, connaissant une réduction cliniquement significative de leurs symptômes. Chez les adultes, le taux de réponse est également élevé, souvent autour de 60 à 70 %.
Les non-stimulants(atomoxétine (Strattera), guanfacine, clonidine) : Ils sont généralement considérés lorsque les stimulants ne sont pas tolérés, sont inefficaces, ou en présence de certaines comorbidités. Leur mécanisme d'action est différent et les effets peuvent prendre plusieurs semaines à se manifester pleinement. L'atomoxétine, un inhibiteur sélectif de la recapture de la noradrénaline, est l'un des non-stimulants les plus étudiés. D'autres incluent la guanfacine et la clonidine.
*Bien que souvent moins efficaces que les stimulants en termes d'ampleur d'effet, ils peuvent être bénéfiques pour une part significative des patients, avec des taux de réponse pouvant atteindre 50 à 60 % chez certains individus.
L'Impact Mesurable des Traitements
Les recherches, notamment les méta-analyses, ont mis en évidence un impact mesurable des traitements médicamenteux :
Réduction des symptômes centraux : Les études montrent une réduction moyenne des symptômes du TDAH de l'ordre de 40 à 60 % chez les patients répondeurs sous traitement stimulant, comparativement au placebo. Cette réduction concerne l'inattention, l'hyperactivité et l'impulsivité.
Amélioration fonctionnelle : Au-delà des symptômes, les médicaments peuvent améliorer de manière significative divers aspects de la vie quotidienne. Par exemple, une méta-analyse a montré une réduction d'environ 50 % des comportements perturbateurs en classe et une amélioration des performances académiques. Le risque d'accidents peut être réduit d'environ 30 à 40 % chez les adolescents et adultes traités. De plus, il a été observé une diminution du risque de développer des troubles liés à l'usage de substances chez les adolescents traités, avec des réductions pouvant aller jusqu'à 30 %.
Adhérence et persistance : La persistance au traitement est un indicateur de son utilité perçue. Environ 40 à 50 % des patients maintiennent leur traitement au-delà de 12 mois, bien que ce pourcentage puisse varier considérablement en fonction du suivi et de l'éducation du patient.
Considérations et Limites
Malgré ces chiffres satisfaisants :
Effets secondaires : Environ 10 à 20 % des patients peuvent expérimenter des effets secondaires significatifs avec les stimulants (insomnie, perte d'appétit importante, maux de tête), nécessitant parfois un ajustement de la posologie ou un changement de médicament.
Non-répondeurs : Il est important de reconnaître qu'une proportion d'environ 20 à 30% des patients ne répond pas suffisamment bien aux stimulants ou aux non-stimulants, même après ajustement.
Traitement multimodal : L'efficacité maximale est souvent atteinte lorsque les médicaments sont combinés à d'autres interventions. Par exemple, l'association de médicaments et de thérapie comportementale peut améliorer les résultats de 15 à 20 % supplémentaires par rapport à la monothérapie pour certains indicateurs.
Conclusion
Les traitements médicamenteux du TDAH, en particulier les stimulants, sont des interventions fondées sur des preuves et des résultats satisfaisants. Ils offrent une amélioration mais ne règle pas tout les défis entourant le TDAH.
Le vrai changement vient quand on combine les bons outils, les bonnes habitudes et une meilleure compréhension de comment fonctionne son propre cerveau. Parce qu’un cerveau TDAH, bien soutenu, devient un moteur puissant.
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· Cortese, S., et al. (2018). Comparative efficacy and tolerability of pharmaceuticals for attention-deficit hyperactivity disorder in children, adolescents, and adults: a systematic review and network meta-analysis. The Lancet Psychiatry, 5(9), 727-738.
· Faraone, S. V., & Biederman, J. (2007). What is the prevalence of adult ADHD? European Neuropsychopharmacology, 17(10), 874-878.
· Connor, D. F., et al. (2019). Pharmacotherapy of ADHD: Focus on Stimulants. Child and Adolescent Psychiatric Clinics of North America, 28(3), 323-339.
· National Institute for Health and Care Excellence (NICE). (2018). Attention deficit hyperactivity disorder: diagnosis and management. NICE guideline [NG87]. (Bien que spécifique au Royaume-Uni, c'est une référence majeure basée sur des preuves).
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